Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Śiva à Tirucceṉṉampūṇṭi
Collection : Collection Indologie
Numéro de collection: 123
Éditeur: Schmid (Charlotte)
Édition: EFEO, Institut français de Pondichéry (IFP)
Année de parution: 2014
Statut : Disponible
48,00 €
ISBN-13 : 9782855391373
ISSN : 0073-8352
Largeur : 17 cm
Hauteur : 24,5 cm
Poids : 1 kg
Nombre de pages : 415
Distributeur : EFEO Pondichéry Contact : shanti@efeo-pondicherry.org, distributeur online : scholarswithoutborders@gmail.com, distributeur Chennai : jibh.rkc@gmail.com
Géographie : Inde
Langue : Français
Lieu : Pondichéry
Support : Papier
Description :
ix + 405 p., ISBN (IFP) : 978-81-8470-198-2
Élevé entre la fin du IXe et la première moitié du Xe siècle au coeur du delta de la Kāvēri du pays tamoul, en l'honneur du « grand dieu de Tirukkaṭaimuṭi », le temple shivaïte de Tirucceṉṉampūṇṭi constitue l'assise de cet ouvrage. Maintenant abandonné, ce temple est l'un des exemples les plus anciens d'un art dit Cōḻa. L'analyse conduit à proposer qu'il fut construit en l'honneur d'une des divinités shivaïtes chantées dans l'anthologie poétique des premiers hymnes à Śiva du pays tamoul, le Tēvāram (VIIe-IXe siècles). La difficulté à cerner l'identité du plus important des patrons du temple, la reine Pallava Māṟampāvai, répond à la complexité d'un site où s'entrelacent différents corpus, poèmes, épigraphes, sculptures, monuments Pallava et manifestations artistiques de la période cōḻa. Tirucceṉṉampūṇṭi est ainsi exploré à travers trois directions de recherche principales : il s'agit de définir l'art Cōḻa en reconnaissant la contribution des temples royaux des Pallava et en s'interrogeant sur l'usage des labels dynastiques, d'explorer la relation entre le monde des textes et celui de l'archéologie à l'aide de deux corpus précis, l'un iconographique, l'autre épigraphique et, enfin, d'examiner la relation entre royal et local pour ce qui concerne le phénomène religieux connu sous le nom de ""Bhakti"". Femme active dans une région déterminée, se proclamant dans des inscriptions tamoules membre d'une famille des Pallava fameuse pour son épigraphie sanskrite, liée à une communauté de marchands plus qu'aux brahmanes, Māṟampāvai paraît cristalliser les rencontres entre plusieurs mondes. L'univers divin n'est pas le moins complexe d'entre eux : Viṣṇu, Brahmā et plusieurs divinités féminines font partie intégrante de la scène sacrée d'un Śiva du lieu.
Avant-propos
Introduction
1.Le Caṭaiyar de Tirucceṉṉampūṇṭi, site et corpus
2.Viṣṇu aux rives de la Kāvēri : combattre et séduire
3.Brahmā : au nord du sanctuaire
4.Le Mahādeva de Tirukkaṭaimuṭi Mahādeva et Tirukkaṭaimuṭi
5.La bhakti de la Princesse Māṟaṉ
Annexes
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shanti@efeo-pondicherry.org
Archéologie du monde indien
Les séjours en Inde de Charlotte Schmid marquent les étapes principales de son parcours de recherche. Son affectation, en septembre 1999, dans le centre EFEO de Pondichéry articulent ainsi deux volets scientifiques correspondant à deux espaces de la péninsule Indienne, le Nord et le Sud, qui s’entrelacent dans sa recherche aujourd’hui. Après un Essai de définition d’une culture coloniale, la Bactriane grecque d’après les données archéologiques et les textes, portant sur le matériel d’Aï Khanoum, la plus importante colonie grecque d’Asie Centrale fouillée à ce jour – ce qu’on appelle grec, indien, centre-asiatique, nomade, envahisseur… comment le nomme-t-on ainsi –, des études classiques (grec, latin, École du Louvre), l’apprentissage du sanskrit et la lecture de La Grande Route de l’Inde de Bactres à Taxila d’Alfred Foucher, l’ont convaincue de la nécessité du contact avec le terrain. Son doctorat, dirigé par le professeur Gérard Fussman qui l’avait inspiré, porta donc sur les premières représentations figurées en Inde septentrionale d’une divinité de la bhakti hindoue, Kṛṣṇa ; son affectation à Pondichéry l’a menée vers des recherches sur l’apparition des divinités de bhakti dans le pays tamoul.
Si elle s’est engagée sur la route de l’Inde, c’est qu’elle mène à un pays accessible (où elle a séjourné dès 1990), qui offre un terrain privilégié pour l’étude croisée d’un double corpus, textes et matériel archéologique au sens large, tel celui mené à Mathurā. Aujourd’hui ville indienne de taille moyenne dont les cultes krishnaïtes ont forgé l’identité culturelle durant les derniers siècles, Mathurā abrite une mosquée du XVIIe siècle tandis que des vestiges jaïns, bouddhiques et çivaïtes en attestent l’importance artistique et cultuelle dès les environs de notre ère. C’est une ville qui pèse son poids de mythe. Dans le contraste entre une documentation ancienne et matérielle et la profusion des documents modernes et contemporains de tous types, la force du lien qui, dans les textes, fait de Kṛṣṇa l’enfant de Mathurā pose la relation entre le dieu et la ville comme une construction sur les conditions de laquelle C. Schmid s’est interrogée dans Le Don de voir, premières représentations krishnaïtes de la région de Mathurā.
À cette problématique du rapport entre le texte et l’archéologie dans la partie nord de la péninsule font écho les recherches menées dans des espaces différents et sur des périodes plus documentées, avec l’affectation en Inde du Sud pendant quatre ans au centre EFEO de Pondichéry. Ce centre lui a donné accès à un terrain autre, dont celui d’un travail avec des lettrés traditionnels, et C. Schmid a commencé l’étude des données tamoules. Affectée à Paris depuis 2003, elle y poursuit des recherches sur la représentation figurée des divinités de l’hindouisme en Inde ancienne que nourrissent le savoir des lettrés traditionnels et la documentation archéologique (monuments, sculptures, inscriptions). Des temples in situ, pourvus de dizaines d’inscriptions et de sculptures en place, élevés entre le VIe et le XIIe siècle, et l’ensemble des textes qui s’y rapportent, de caractère le plus souvent dévotionnel, constituent la base d’un travail exposé entre autres dans Sur le chemin de Kṛṣṇa : la flûte et ses voies et La Bhakti d’une reine.
Ses séminaires sur l’épigraphie et l’iconographie du pays tamoul sont l’occasion de nombreuses discussions avec les étudiants et les collègues rencontrés, entre autres, à la 5e section de l’École pratique des hautes études à laquelle son enseignement est rattaché. Les échanges avec ses collègues archéologues de l’EFEO et son insertion dans le projet du Corpus des inscriptions khmères (CIK), constituent l’Asie du Sud-Est en horizon de recherche. La rédaction en chef d’Arts Asiatiques et le comité éditorial du Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient donnent à ces échanges tout le loisir de s’exprimer.