Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Peintures populaires du Japon. Des imagiers du XVIIe siècle à Miró
Collection : Coéditions
Numéro de collection: 18
Éditeur: Marquet (Christophe)
Édition: EFEO, Maison de la culture du Japon à Paris
Année de parution: 2019
Statut : Épuisé
23,00 €
ISBN-13 : 9782855392516
Largeur : 23 cm
Hauteur : 30 cm
Poids : 1.02 kg
Nombre de pages : 184
Distributeur : EFEO Diffusion
Géographie : Japon
Langue : Français
Lieu : Paris
Support : Papier
Description :
23 x 30, 184 P., 135 illustrations, broché
Les Ōtsu-e ou « images d’Ōtsu » sont des peintures exécutées au pochoir, qui connurent une grande popularité tout au long de l’époque d’Edo, du début du XVIIe au milieu du XIXe siècle. Elles étaient vendues aux voyageurs et aux pèlerins qui empruntaient la route du Tōkaidō reliant Kyōto à Edo (aujourd’hui Tōkyō), et dont la ville d’Ōtsu en est le premier relais.
Les thèmes de ces peintures — au nombre d’environ cent vingt — furent d’abord religieux, avant d’évoluer vers des contenus satiriques ou moraux. Le répertoire le plus connu est composé d’une dizaine de sujets — comme le démon travesti en moine ou la jeune fille à la glycine — auxquels furent attribuées des vertus protectrices.
De nombreux artistes du XIXe siècle, en particulier de l’école ukiyo-e, comme Kuniyoshi ou Kawanabe Kyōsai, furent fascinés par cette imagerie et s’en inspirèrent, produisant des versions parodiques qui prolongent leur esprit humoristique. Ce n’est que dans les années 1920, sous l’impulsion du mouvement pour les arts populaires (mingei), que ces images d’Ōtsu furent redécouvertes, étudiées et miraculeusement préservées par le penseur Yanagi Muneyoshi (1889-1961). Les plus belles pièces de cette collection unique au monde, conservées au Japan Folk Crafts Museum, le musée qu’il fonda à Tōkyō en 1936, sont montrées dans l’exposition.
Les images d’Ōtsu sont loin de connaître en Occident la même renommée que les estampes ukiyo-e, qui leur sont contemporaines. Quelques précurseurs s’y intéressèrent néanmoins, comme l’anthropologue André Leroi-Gourhan ou des artistes, tels le sculpteur catalan Eudald Serra, Miró ou Picasso, dont plusieurs œuvres de leurs collections personnelles sont exposées. La simplification des formes, la liberté graphique, la naïveté et l’esprit humoristique de ces peintures entrèrent en effet en résonance avec certaines formes d’art d’avant-garde au XXe siècle.
Dans le prolongement de l’année « Japonismes 2018 », la Maison de la culture du Japon à Paris présente « ŌTSU-E : peintures populaires du Japon », la première exposition organisée en Europe sur l’imagerie japonaise de l’époque d’Edo.
Historien de l’art, spécialiste du Japon. Il est directeur d’études à l’Ecole française d’Extrême-Orient et responsable du Centre de Kyôto.
Il a publié et dirigé de nombreux ouvrages et numéros spéciaux de revues sur l’histoire de l’art et l’histoire de l’édition au Japon, dont : Primitive pictures? Ôtsu-e Alive in the Modern World (Bijutsu Forum 21, Vol. 36, 2017), Ôtsu-e. Imagerie populaire du Japon (Picquier, 2015, édition japonaise Kadokawa, 2016), Patrimonialisation et identités en Asie orientale / Heritage-making and Identities in East Asia (Ebisu, 2015), Tekisuto to imêji wo amu: shuppan bunka no nichifutsu kôryû (Bensei shuppan, 2015), The Invention of “Folk Crafts”: Yanagi Sōetsu and Mingei (Cipango. French Journal of Japanese Studies, 2012), E wo yomu, moji wo miru. Nihon bungaku to sono baitai (Ajia yûgaku, Bensei shuppan, 2008), Hokusai, First Manga Master (Abrams, 2008), Du pinceau à la typographie (EFEO, 2006 ; édition japonaise 2010).