Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
dans la société chinoise du Ve au Xe siècle
Collection : Monographies / PEFEO
Numéro de collection: 39
Édition: EFEO
Année de parution: 1956
Statut : Disponible
26,00 €
ISBN-13 : 9782855390123
ISSN : 0768-3944
Largeur : 19 cm
Hauteur : 28 cm
Poids : 0,71 kg
Nombre de pages : 342
Distributeur : EFEO Diffusion
Géographie : Chine
Langue : Français
Lieu : Saïgon
Support : Papier
Description :
XVI + 331 p., 8 pl., 28 cm., broché, non-massicoté
« Au début du VIe siècle, un marchand parthe faisait du commerce sur le Yang-tseu, entre l’océan et le Sseutch’ouan. Il avait accumulé perles et joyaux et rempli deux jonques des biens acquis dans ses trafics. Le tout, d’après les estimations de certains, se montait à plusieurs centaines de milliers de ligatures. Cependant, plus ces trésors s’amoncelaient et plus il était avide de richesses et désolé de n’en avoir pas plus. Au cours de ses voyages, il alla au mont Nieou-t’eou, dans la commanderie de Sin-tch’eng, et y rencontra le moine de dhyāna Ta qui lui prêcha le bouddhisme. « Le mieux à faire, se dit ce marchand, est de jeter au fleuve mes trésors et d’entrer en religion pour me délivrer de mes attachements. Vivre simplement et sans soucis, n’est-ce pas là le bonheur ? » Aussitôt, il fit couler une des jonques là où le fleuve était le plus profond. Il allait faire couler la seconde quand la troupe des moines vint l’adjurer d’employer le restant de ses biens aux œuvres pieuses (1).
Voilà une scène prise sur le vif. On en trouverait bien d’autres pour marquer, dès l’abord, le caractère concret de cette étude, son orientation et son objet propre. Il y a là un fait économique. A vrai dire, il est scandaleux : ni la recherche du profit, ni les besoins matériels qui sont les motifs sous-entendus de toute économie ne peuvent l’expliquer. Pourtant, notre Parthe sait ce qu’il fait et ce n’est pas simple fantaisie de sa part que d’abîmer une fortune accumulée avec peine : il a autour de lui des exemples de conduite analogue. Dans leur ensemble, les faits retenus ici sont en liaison avec un phénomène de psychologie collective qui se situe historiquement. C’est cette liaison et les rapports souvent intimes de l’économie avec des faits de droit, de structure sociale, avec des pratiques et des comportements coutumiers que j’ai voulu analyser. Et, en fin de compte, c’est le caractère systématique de cet ensemble que j’ai essayé de suggérer… »
Jacques GERNET