Situé entre deux vastes pays, la Birmanie et l’Inde, le royaume d’Arakan des XVè-XVIIè siècles – celui dit de la dynastie de Mrauk U, la ville capitale -, aux dimensions et aux ressources modestes, paraît menacé par ses deux puissants voisins : l’Empire mogol qui étend son contrôle sur le Bengale, et le royaume birman d’Ava aux menées expansionnistes.
Pourtant, le petit royaume réussit étonnamment bien ; il fait mieux que sauvegarder son indépendance puisqu’il renforce sa puissance, en s’appuyant sur le commerce maritime et des mercenaires étrangers pour les campagnes militaires. Ce qui fait considérer souvent le XVIIè siècle comme l’âge d’or de l’Arakan.
L’auteur réalise dans cet ouvrage un travail de pionnier, il recoupe et confronte des traditions historiographiques différentes, complétées par des enquêtes de terrain : les annales et les chroniques arakanaises (études systématiques et contextuelles), les sources occidentales, en particulier portugaises et hollandaises, et enfin l’historiographie arakanaise contemporaine. Il souligne au passage que les études arakanaises n’ont pas suivi le même développement que celles de l’histoire birmane et qu’écrire l’histoire arakanaise oblige à s’émanciper des divisions traditionnelles comme Asie du Sud et Asie du Sud-Est, monde musulman et monde hindou ou bouddhiste theravadin.
Après une études chronologique – XVè-XVIè s. ou l’émergence de la puissance arakanaise et XVIè-XVIIè s. ou l’épanouissement du royaume - , suit une étude thématiques sur les fondements de cette puissance : politiques, économiques et militaires. On trouvera en annexe une remarquable réflexion sur les sources de cette histoire, une série de cartes et enfin une vaste bibliographie.