Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Collection : Publications des centres
Numéro de collection: 02
Éditeur: Trân Nghia, Gros (François)
Édition: EFEO - Coéditions, Éditions Sciences sociales, Institut Hán Nôm
Année de parution: 1993
Statut : Se renseigner auprès de l'éditeur
46,00 €
Distributeur : EFEO Diffusion
Géographie : Vietnam
Langue : Français, Vietnamien
Lieu : Hanoï
Support : Papier
Description :
3 vol., 900 p., 748 p., 970 p.
Lyon, 1933
Membre de l'EFEO de 1967 à 1977, directeur de 1977 à 1989
Après des études littéraires à l'université de Lyon (licence de lettres classiques, diplôme d'études supérieures - grec homérique -) et une agrégation de grammaire obtenue en 1957, François Gros se tourne vers les études indiennes à travers la grammaire comparée et le sanskrit. Il passe le certificat d'études indiennes tout en suivant avec délices, pendant trois ans, l'enseignement d'ethnologie d'André Leroi-Gourhan, et obtient la licence correspondante.
Il enseigne au lycée d'Alger, puis, à titre militaire, au lycée de Constantine avant que le plan du même nom lui fasse promouvoir de futurs officiers algériens, africains et malgaches à l'École militaire de Strasbourg. Arraché à l'enseignement par la Fondation Thiers, F. Gros y vit de 1960 à 1963 dans la commensalité, entre autres, de P. Nora, J. Tulard, J. Gattégno et M. Fumaroli. Il fréquente alors par ordre croissant d'assiduité et d'intérêt l'INALCO (hindi et tamoul), l'Institut de civilisation indienne et la VIe section de l'EPHE qui n'est pas encore EHESS, le musée Guimet et surtout la cinémathèque en train d'émigrer de la rue d'Ulm au Palais de Chaillot, proche de la Fondation Thiers. Il songe à revenir à la littérature française quand, en 1963, J. Filliozat l'engage à l'Institut français de Pondichéry créé en 1954 par le ministère des Affaires étrangères, puis à l'EFEO qui s'y est installée dix ans plus tard. Le plus souvent seul permanent européen en indianisme, il est un peu dans le rôle de la statue du sanctuaire, dont J. Filliozat, seul directeur mais grand voyageur à travers le monde, serait la statue de procession. À l'invitation de ce dernier qui se révèle un maître de terrain passionnant, non conventionnel, toujours curieux et d'une érudition inépuisable, F. Gros se spécialise dans le domaine linguistique dravidien et les études médiévales et modernes. J. Filliozat souhaite que sa chaire de l'EPHE soit transformée dans ce sens et invite F. Gros à lui succéder à ce poste comme à la tête de l'EFEO. Ce dernier demeure responsable scientifique de la section d'indologie de l'Institut français de Pondichéry, entre dans son conseil scientifique à sa création en 1977 et y siège encore aujourd'hui.
En 1977, la direction de l'EFEO est un mandat gratuit et il n'y a ni directeur des études, ni conservateur de bibliothèque, ni services de gestion adéquats. Cette situation jugée anormale dès le début de son mandat pèse sur l'activité scientifique de F. Gros à l'EPHE mais dure jusqu'à ce que la mise en place du nouveau statut d'établissement, que les procrastinations de la politique et de l'administration feront attendre douze ans, lui permette de quitter l'École le 30 novembre 1989.
F. Gros se consacre surtout au redéploiement de l'EFEO vers l'Asie du Sud-Est où elle doit retrouver sa place. Retour officiel au Vietnam, après trente ans d'absence, dès novembre 1983 ; ouverture du centre de l'EFEO en Malaisie fin 1987 ; contacts officiels avec le Laos en 1987 et 1989 ; fondation en 1988 du Fonds d'édition des manuscrits du Cambodge...
La gestion de l'EFEO grève une activité scientifique d'une demi-douzaine de publications personnelles, inaugurée en 1968 par la publication (couronnée par le prix Saintour en 1969) du Paripâtal, texte tamoul de l'ancienne littérature, et reprise avec Le Livre de l'Amour de Tiruvalluvar en 1992. Elles concernent notamment des études de divers aspects de la dévotion shivaïte tamoule, la poésie de Karaikkâlammaiyar, les hymnes du Têvâram (que la nouvelle génération exploitera sur cédérom) et les légendes du Periya Purânnam. Une étude sur l'Uttaramerur, publiée avec R. Nagaswamy, alliant l'épigraphie à la description d'un site, prend en 1970 un peu valeur de manifeste.
Grâce au centre de Pondichéry, les études françaises tamoules, la seconde langue moderne de l'Inde sur le plan global, restent honorables et F. Gros est depuis 1979 le seul membre non indien du Board of Governors de l'International Institute for Tamil Studies à Madras, et depuis 1989 vice-président de l'International Association for Tamil Research.
Aujourd'hui, il reste engagé dans deux programmes scientifiques, l'un sur les configurations de l'histoire médiévale du Sud de l'Inde jusqu'en 1600, essentiellement centré sur l'épigraphie, en collaboration avec des institutions indiennes et l'autre sur l'histoire culturelle du Tamilnad contemporain, d'abord littéraire mais largement inspiré de R. Charlier, P. Bourdieu ou Sh. Pollock.
L'année de la France en Inde lui a permis d'être l'éditeur de Passeurs d'Orient, Encounters between India and France, album et recueil de textes bilingues sur l'indianisme français publié en 1991 par le ministère des Affaires étrangères, et l'auteur d'une apologie pour l'indologie parue à New Delhi en 1990. Son élection à l'Académie des sciences d'outre-mer est l'occasion d'une communication, il y a une quinzaine d'années, dont le titre paraît symboliser toute une vision scientifique : le poids du Sud dans les études indiennes.