Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Directrice d'études à l'École française d'Extrême-Orient (EFEO)
Unité de recherche EFEO : Systèmes de pensées et pratiques : diffusion, échange, adaptation
Ethnologue, dont les recherches sont centrées depuis 1972 sur la société japonaise, Anne Bouchy est entrée à l'EFEO en 1994 ; elle est responsable depuis 2002 d'enseignement et de formation à la recherche en ethnologie du Japon dans le cadre de l'École doctorale de l'Université de Toulouse le Mirail et de l'EHESS.
Partie pour le Japon en 1972, après des études d'ethnologie en France et une maîtrise spécialisée d'ethnologie, elle y réside en permanence jusqu'en 1988. Elle reçoit une formation en ethnologie et ethnologie historique du Japon à l'université japonaise où elle enseigne ensuite cette discipline, et dans le cadre de travaux de terrain collectifs et individuels. Cette double approche de la discipline et l'immersion dans une société asiatique en profonde transformation dans ces années 1970, conduisent alors l'ethnologue européen à reconsidérer aussi ses propres méthodes de travail et ses objectifs. La question des rapports de l'ethnologie et de l'histoire, notamment, est à l'ordre du jour dans ce pays détenteur d'une longue tradition de l'histoire écrite, qui découvre alors l'apport du courant des Annales. Ensuite, la confrontation entre l'héritage des folkloristes, les nouvelles études d'ethnologie du Japon et celles de l'anthropologie japonaise inspirées par les recherches occidentales abondamment traduites, incite chercheurs japonais et non japonais à rechercher des méthodes et des convergences nouvelles. Enfin la remise en question de la vision consensuelle d'un Japon « continental », rizicole et socialement homogène, qu'engage alors tout un nouveau courant de la recherche japonaise, est un stimulant pour le réexamen des objets et des problématiques.
Dans ce contexte, Anne Bouchy oriente principalement ses travaux sur le fait religieux, notamment le shugendô (voie des pouvoirs acquis par l'ascèse dans les montagnes), les cultes oraculaires et leurs spécialistes, l'univers religieux des gens de mer, ainsi que sur les communautés locales. Un ouvrage en japonais sur la tradition de l'abandon du corps (Shashin gyôja Jitsukaga no shugendô [Le shugendô de Jitsukaga, ascète de l'abandon du corps], 1977), de nombreux articles dans cette même langue, des interventions orales et des travaux en équipe jalonnent son dialogue avec les chercheurs japonais. Les résultats de ses travaux font aussi l'objet de présentations en français et en anglais avec un DEA, un doctorat en études extrême-orientales en 1980 à Paris-VII (Tokuhon, ascète du nenbutsu - Dans le cadre d'une étude sur les religieux errants de l'époque d'Edo, EPHE, Ve section, 1983) et des articles. De retour en France, elle publie Les oracles de Shirataka - ou la sibylle d'Osaka : vie d'une femme spécialiste de la possession dans le Japon du XXe siècle (Prix Alexandra David-Neel 1993).
Dans le cadre de l'EFEO, elle organise à partir de 1994 plusieurs programmes franco-japonais de recherche pluridisciplinaire : 1995-1999 : « Identités, marges, médiations » ; 2000 - 2003 : « Légitimités, légitimations » ; 2004 - 2012 : « Entre ‘dehors' et ‘dedans' : les dynamiques socioculturelles au Japon » - travail de terrain collectif dans une commune du nord de Kyûshû avec les membres de l'équipe franco-japonaise et des étudiants de l'UTM, dont la publication des résultats est prévue sous forme d'un volume d'articles édité par A. Bouchy comme numéro spécial des Cahiers d'Extrême Asie (EFEO-Kyôto) ; depuis 2013, lancement d'un nouveau programme « Rapports à l'environnement dans les mégalopoles et les communautés locales japonaises contemporaines ». Depuis 2005, en coordination avec le Center of Excellence de l'université de Tôkyô (COE), elle participe au programme de recherche « Etudes sur la mort et la vie » et co-organise plusieurs colloques internationaux réunissant au Japon et en France les enseignants chercheurs d'universités japonaises, de l'EFEO, de l'université de Toulouse le Mirail, du CNRS.