Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Lyon, 1940
Membre de l'EFEO de 1971 à 1994
Entrée en octobre 1960 à l'École nationale des Chartes, Françoise Mallison a reçu une formation de chercheur médiéviste qui l'amena à soutenir une thèse sur « Le cartulaire de l'abbaye de Signy, ordre de Cîteaux, au diocèse de Reims » et à exercer des fonctions de conservateur d'archives en poste aux Archives nationales (1964-67 et 1969-71). Parallèlement à l'École des Chartes, elle a suivi un enseignement de hindi à l'École nationale des langues orientales vivantes à partir de 1962, puis a assisté et participé aux conférences de Ch. Vaudeville (IVe section de l'École pratique des hautes études), sous la direction de qui elle a soutenu une thèse de IIIe cycle « Satî-Gîtâ, le chant de la femme fidèle, traduction de la version gujarati « (déc. 1969), après avoir reçu un complément de formation indianiste à la Sorbonne et effectué un premier séjour en Inde à Poona (centre de l'EFEO). Elle a été détachée des Archives de France comme membre scientifique de l'École en août 1971 et a dirigé le centre de Poona de 1971 à 1977. De retour en France, elle a donné un enseignement d'abord comme chargée de conférence à la IVe section de l'École pratique des hautes études, puis a succédé à Ch. Vaudeville dans une direction d'études intitulée « Histoire et philologie de l'Inde occidentale au Moyen Âge ». Maître de recherche en juillet 1989, elle a quitté l'EFEO en octobre 1994.
Les littératures médiévales et pré-modernes de l'Inde du Nord occidentale forment son domaine de recherche avec une spécialisation en gujarati. Ce champ des études indiennes encore jeune est loin d'avoir recensé la totalité des textes existants, oraux ou manuscrits. F. Mallison découvre sur le terrain puis établit, interprète et analyse des textes qui sont l'expression privilégiée de l'histoire culturelle de l'Inde du dernier millénaire : hymnologies (Prabhâtiyâm du vishnouite gujarati Narasimha Mahetâ, XVe siècle ; ginân gujarati des ismaéliens satpanthi, XIIIe-XIXe siècles, par exemple) et des hagiographies ainsi que des adaptations vernaculaires de la tradition sanskrite (Bhâgavatapurâna et Râmâyana). La transmission mi-orale mi-écrite de ce type de textes, incertaine ou chaotique, rend illusoire la reconstitution d'un texte originel et oblige à repenser, en tenant compte des nouveaux moyens informatiques, les critères reçus de l'édition philologique. F. Mallison a contribué aux débats méthodologiques menés au plan international depuis la fin des années 1970 dans le cadre des colloques tri-annuels européens sur les littératures médiévales dévotionnelles en langues néo-indo-aryennes (organisation du 5e de ces colloques à Paris sous les auspices de l'EFEO en 1991).
L'exploitation des textes (problème de leur établissement) lui a permis de contribuer à réaffirmer le caractère hybride indo-musulman souvent occulté de la culture indienne médiévale et à inscrire ses recherches dans le courant qui consiste à reprendre en profondeur l'histoire de l'Inde régionale.
La création par F. Mallison à la IVe section de l'École pratique des hautes études, avec F. Gros directeur d'études et ancien directeur de l'EFEO, d'une équipe de recherches « Inde médiévale et moderne : textes et contextes » (1992) offre, en l'absence d'infrastructure universitaire, un lieu d'accueil aux études textuelles pré-modernes de l'Inde et une plate-forme pour les spécialistes étrangers de ce domaine venant en France.