Le catalogue des Éditions de l'EFEO, riche d'environ 900 titres, propose des publications portant sur l'Asie, depuis l'Inde jusqu'au Japon, et couvrant un large spectre disciplinaire en sciences humaines et sociales (archéologie, histoire, anthropologie, littératures, philologie, etc.).
Ces publications, si elles s'adressent d'abord à la communauté scientifique, intéressent également un public attiré par les civilisations et sociétés d'Asie.
Troyes, 1946
Membre de l'EFEO de 1980 à 1989
Jean-Pierre Drège entame des études de philosophie à l'université de Dijon, avant de se tourner vers la langue chinoise à l'École des langues orientales vivantes. Intéressé par le livre et son histoire, ce goût devient rapidement objet d'étude. Après avoir soutenu, en 1976, une thèse de doctorat de 3e cycle sur l'édition en Chine dans la première moitié du XXe siècle (La « Commercial Press » de Shanghai, 1897-1949), il se penche sur l'histoire des bibliothèques et des classifications bibliographiques. Cette recherche aboutit à une thèse de doctorat d'État soutenue en 1988 et intitulée Les bibliothèques en Chine au temps des manuscrits. Il est recruté à l'École pratique des hautes études en 1976, en tant qu'assistant de recherche, puis devient membre de l'EFEO en 1980. Il y reste neuf ans, affecté à Paris, avant d'être élu directeur d'études à la section des sciences historiques et philologiques de l'École pratique des hautes études en 1989.
En entrant à l'EPHE en 1976, J.-P. Drège entre du même coup dans l'équipe de recherche sur les manuscrits de Dunhuang créée en 1973 par M. Soymié et chargée d'achever le catalogue des manuscrits chinois rapportés de Dunhuang par P. Pelliot. Tout en participant à la rédaction du catalogue, il porte son attention aux manuscrits eux-mêmes en tant qu'objets. Si l'histoire du livre imprimé en Chine est un thème largement abordé, le livre manuscrit médiéval restait à peu près totalement méconnu. Les manuscrits de Dunhuang offrent pourtant un ensemble particulièrement riche, notamment dans cette science nouvelle qu'est la codicologie. Les influences diverses, indiennes et tibétaines en particulier, sur les transformations du livre chinois y sont remarquablement intéressantes. Les manuscrits de Dunhuang recèlent, en outre, les témoignages parmi les plus anciens de la xylographie. Le passage du manuscrit à l'imprimé et les débuts de l'imprimerie ont donc presque naturellement constitué un autre terrain d'étude. Les premiers pas de cette technique, développée dans des conditions obscures entre le VIIIe et le Xe siècle, forment l'un des moments forts de l'histoire du livre chinois, comme l'est la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsque l'irruption de l'Occident et de ses techniques fait chavirer les usages en relation avec le livre manuscrit ou imprimé.
Outre ses travaux personnels et l'enseignement qu'il commence à dispenser à l'EPHE à partir de 1985, J.-P. Drège prend en charge la direction de l'équipe de recherche sur les manuscrits de Dunhuang en 1993. Les travaux de catalogage des manuscrits de Dunhuang, dirigés jusqu'à leur terme par M. Soymié, venaient à achèvement. Il a fallu lancer l'unité sur d'autres pistes, nouvelles mais dans le prolongement des activités précédentes. L'une d'elles, ouverte en 1995, porte sur la recension systématique des estampages chinois conservés en France et en Europe, vaste programme qui doit localiser et identifier près de dix mille estampages, dont le catalogue informatisé est accompagné des images des estampages. La recherche individuelle et collective n'a pas pour autant éliminé tout souci de vulgarisation, à laquelle J.-P. Drège a consacré quelques articles et deux ouvrages. De même a-t-il contribué à la diffusion de la recherche, par l'édition en chinois d'un recueil d'articles sur la sinologie française depuis cinquante ans. En ce qui concerne la gestion de la recherche, J.-P. Drège a été amené à assurer diverses responsabilités, dont la codirection de l'Institut des hautes études chinoises (1992-1998). Il est nommé administrateur provisoire de l'EFEO en février 1998, puis directeur en décembre de la même année.